Prenons quelques minutes pour faire un peu d’introspection vis-à-vis de nos propres comportements aussi bien vis-à-vis de l’autre sexe que des différentes catégories de personnes.
Le 8 mars, hier, était « la journée internationale des femmes » (appellation officielle de l’ONU, ou International Women’s Day, ou encore IWD), aussi appelée « la journée internationale des droits des femmes » dans certains pays comme la France. Certains l’appellent très improprement « la journée de la femme ».
Petite parenthèse sur un fait intéressant au regard de l’actualité et de ce que supporte actuellement les femmes ukrainiennes : c’est la Russie soviétique qui est le premier pays à l’officialiser en 1921 en en faisant carrément un jour férié mais non chômé. De par nos statuts interdisant le débat politique nous ne pouvons pas commenter plus cette actualité...
En entreprise, il y a tout un cadre juridique pour faire progresser ces droits autour de ce que l’on appelle l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, avec ses commissions nationales et parfois locales (sur les plus gros sites), ainsi que les réunions qui portent sur le sujet en CSE.
Ces dispositions sont à l’honneur de la France et n’existent pas dans beaucoup de pays.
Mais on peut cependant regretter plusieurs choses :
ces dispositions légales n’ont pas d’obligations de résultat
ces dispositions ne concernent que rarement les hauts cadres dirigeants qui restent très majoritairement des hommes
et ces dispositions couvrent certes les problèmes très importants de salaires et de carrières mais contrairement à ce qui se fait pour les personnes handicapées (même si c’est pour utiliser le budget dédié) rien n’est réellement fait pour sensibiliser et faire évoluer les mentalités.
Sur la cadres dirigeants, on voit comment ST montre l’exemple (ou pas !!!) et on peut noter que pendant longtemps ST a été la seule entreprise du CAC40 où le Conseil d’Administration n’était composé que d’hommes et où il le reste très majoritairement, qu’il n’y a pas en France de directeur de site qui soit une femme, qu’il y a beaucoup de femmes aux fonctions RH mais que tous les DRH de site sont des hommes, et que tous les DRH France ont toujours été des hommes, enfin que les femmes de niveau hiérarchique (ou job grade) 19 et plus n’étaient il y a peu que 3 sur 118, etc.
De notre côté, nous regrettons que les commissions égalités professionnelles ne couvrent que les problèmes liés au genre.
Comme indiqué en introduction, prenons l’occasion de cette journée pour prendre quelques minutes pour faire un peu d’introspection vis-à-vis de nos propres comportements aussi bien vis-à-vis de l’autre sexe que des différentes catégories de personnes comme par exemple les personnes physiquement différentes, les personnes handicapées, les personnes des autres catégories professionnelles, les personnes dont le comportement sort un peu des « standards » de la société ou les personnes d’autres origines. En la matière personne n’est parfait et on peut tous trouver des choses en nous que l’on peut améliorer.
Tenez par exemple réfléchissez deux minutes à l’humour : on s’est tous un jour ou l’autre retrouvé dans des situations qui aurait dû être évité et où même si on n’en était pas acteur on a rien dit. Sauf que les limites de ce qui est plaisant ou déplaisant pour chacun, personne n’en parle et on a tous des limites différentes.
Sur l’humour cela fait longtemps que je refuse de rigoler des blagues sexistes et je dis clairement que cela ne me fait pas rire, même si du coup certains me regardent alors un peu bizarrement. Je devrais d’ailleurs aussi beaucoup plus le faire dans ma vie personnelle.
Si j’utilise la première personne pour finir ce message, c’est qu’en écrivant la conclusion de cette chronique appelant chacun à un peu d’introspection personnelle, je me rends compte qu’en essayant d’élever le débat et de le généraliser, je suis moi-même dans une de ces catégories.
Ainsi cela fait longtemps que les blagues sur les personnes un peu fortes ne me fait plus rire (et ne me demander plus où en est mon régime : je ne fais pas de régime !!!).
Et surtout les blagues sur les syndicalistes, où, alors que c’est devenu une part très mineure de mon activité professionnelle, je suis toujours ramené et vu comme le syndicaliste de service, avec par exemple une quantité de personnes assez impressionnante faisant des plaisanteries sur le sujet. C’est pour moi aujourd’hui particulièrement prégnant alors que la direction essaye de me licencier pour la troisième fois, avec un dossier toujours aussi vide et toujours aussi calomnieux, en espérant probablement et à tort que si par hasard cela marchait cela décapiterait le CAD.
Un autre exemple qui me vient en tête dans mon entourage privé proche est deux personnes qui souffrent qu’on leur rappelle tous le temps, et parfois qu’on les charrie, sur le fait qu’elles sont timides ou réservées.
Alors et vous, dans votre vie professionnelle comme dans votre vie privée, quand vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation de ce genre (cela vous est forcément arrivé) ?
Et à l’inverse quand avez-vous fait preuve d’un comportement qui a mis quelqu’un dans une telle situation (cela vous est aussi forcément arrivé) ?
Que cela soit vis-à-vis des relations entre hommes et femmes, ou plus globalement vis-à-vis des autres, on peut tous améliorer nos comportements et nos pratiques. Il faut juste y réfléchir un petit peu, être sincère, et avoir un peu de volonté sur le sujet.
Laurent Capella, Secrétaire Général du CAD (Dr Lolo pour les amis 😊 )
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